Eugenie Goldstern

1883-1942

 

Une vie imprégnée par le tsarisme déclinant - Goldstern est née en 1883 à Odessa - l’antisémitisme à Vienne et finalement le fascisme dont Goldstern est victime. Elle fuit les grands pogromes de l’Ukraine et vient en 1905 à Vienne. Elle est autrichienne de naissance par son père qui était de Lwow. Auprès de Michael Haberlandt elle étudie l’ethnologie à Vienne.

Etant donné qu’elle ne peut pas passer son doctorat à Vienne elle continue ses études à Neuchâtel en Suisse. Elle y est l’élève de Arnold Van Gennep dont les “Rites de passages” sont toujours actuels et qui ont été repris par Claude Lévy-Strauss. Elle passe son doctorat en géographie humaine à Fribourg sur le thème “Le Peuple de la Haute-Savoie et de Graubünden”.

 

Durant la période avant la première guerre mondiale et dans les années 20, elle voyage dans les régions frontalières européennes dans les vallées des hautes montagnes autrichiennes, dans les Alpes suisses dans la région du Haut-Rhin , dans les régions voisines italo-suisses, de la France, de l’Italie et de la Suisse. Sans subventions officielles, elle est obligée de financer par ses propres moyens les voyages, les recherches et également ses collections.

 

Elle effectue des recherches par l’observation active, dessine et photographie. Elle s’enthousiasme pour les jeux simples des enfants des paysans de la montagne. Elle achète des tailles ,documents archaïques légaux qui règlent dans les communes démocratiques la distribution du profit et des obligations. Elle découvre que “le primaire” n’est pas typique aux pays du tiers monde. Par une observation sensible des rites étrangers, les frontières sont franchies, les projets de la vie quotidienne remis en question. Elle présente d’une manière exceptionnelle l’ordre austère des formes économiques traditionnelles dans les régions alpines.

stonepeak.jpg (31253 Byte)

Eugénie Goldstern fait une dissertation sur Bessans en Haute-Savoie qui sera très louée plus tard en tant que première monographie d’une commune et qui sera traduite en français. La renommée de « Goldstern »est toujours actuelle dans la Maurienne. Elle crée une collection d’objets originaires de la commune la plus haute des Alpes françaises toujours consultée par les spécialistes français dans le dépôt du musée à Vienne. Elle construit une collection comparative qui démontre que des liens existent au delà des frontières nationales et qu’il y a cohérence entre les formes spécifiques régionales.

haeuser.jpg (31694 Byte)

La vie de Goldstern est imprégnée par l’expulsion et la fuite. Elle confie sa collection alpine au Musée des Arts et Traditions Populaires à Vienne. Cette collection n’a jamais été exposée. Au début de la première guerre mondiale Eugénie Goldstern est obligée d’interrompre ses études, car elle est suspectée d’espionnage. A cause des Chemises Noires de Mussolini ses études prennent fin dans la Vallée d’Aoste.

 

A Vienne Eugénie Goldstern cherche à être reconnue, mais l’Art populaire est dominé par les hommes. Avec la folie raciste ses débuts de recherches n’ont aucune chance d’aboutir à cet époque. Pendant que le Musée de l’Art populaire devient une scène de menées nazies, Goldstern est déportée dans le camps d’Izbica et y est tuée.

adler.jpg (32564 Byte)

Eugénie Goldstern est une grande personnalité et une excellente scientifique de l’art traditionnel populaire. Son œuvre se situe dans la tradition ethnologique par l’analyse comparée des cultures et est imprégnée de son enthousiasme pour les formes archaïques d’économie, l’expression figurative et la vie collective. Les régions frontalières dont elle s’occupe ont des particularités culturelles et économiques ignorant les frontières.

weg.jpg (31862 Byte)

 

Vielen Dank für die Übersetzung an Frau Jeannette Brenner in Paris !